La plupart du temps, le temps des fêtes signifie aussi des moments en famille.
C’est tout un défi !
Les blessures de vie, nos souffrances les plus profondes ont été créées en famille. C’est dans la construction des relations primaires, familiales, que nous avons pu être blessé profondément. En expérimentant l’attachement, l’amour et la loyauté, nous avons aussi appris la jalousie, l’injustice, la tristesse, l’abandon. Cela va ensemble, c’est indissociable.
Le plus souvent, en tant qu’enfant, nous avons idéalisé nos parents et refoulé nos émotions « négatives », celles qui dérangeaient, celles qui ne plaisaient pas à nos parents : nous avons appris, pour être aimé, à mettre un couvercle sur nos colères pour continuer de recevoir de l’amour. Une chance, car cela nous a sauvé ! Nous avons pu ainsi rester relié à notre famille, et continuer de grandir, malgré les illusions.
Aujourd’hui l’adulte que nous sommes devenus n’a plus besoin de ces mécanismes de défenses. Le refoulement, la banalisation de nos émotions « négatives », la fuite dans l’activation pour oublier nos souffrances ou dans le personnage du tout-va-bien… ce n’est plus nécessaire.
Le processus commence généralement par réaliser que dans notre comportement d’adulte, certaines choses ne fonctionnent pas, certaines attitudes que nous avons ne sont pas actualisées. Par exemple : je croise une amie que j’ai envie de voir, on discute sur le trottoir et on se quitte. Après coup je réalise que j’avais envie de l’inviter chez nous mais que je n’ai pas osé. J’avais peur qu’elle dise non, et peur de la déranger. Ça c’est mon comportement d’enfant qui a pris le pouvoir sur ma vie d’adulte. Si je le réalise, je pourrai la recontacter et l’inviter. Je n’ai pas besoin de lui dire ce qu’il s’est passé pour moi. L’essentiel est que je me permette de faire différemment.
C’est dans l’expérience différente, lorsque je m’autorise à sortir de ma zone de confort, que je peux trouver ce qui me correspond mieux. Dans notre exemple : l’inviter boire un thé me correspond mieux, je pourrai nourrir ma relation avec elle, et je serai plus heureuse de m’être donné de l’importance.
Ainsi avec nos relations familiales. Si nous écoutons nos émotions, il peut y avoir : le stress des retrouvailles, la peur du jugement de la mère ou de la soeur, la peur du complot, de la jalousie, la peur d’exister pleinement. La peur d’être méprisé, la peur de l’humiliation vécue en famille, la peur aussi de la fuite dans l’alcool ou dans l’excès alimentaire, la fuite dans l’annulation, dans l’irresponsabilité (se plaindre excessivement, provoquer les autres, critiquer ou blâmer)… il y a de nombreuses défensives possible pour ne pas rester en contact avec nos souffrances.
Si j’écoute mes émotions, si je prends le temps de rester en contact avec moi-même, avec ma vulnérabilité, alors j’aurai la clé : écouter mon besoin dans l’ici maintenant en relation. Par exemple : party de Noël, 20 personnes on est à table, je parle de moi et mon frère ainé me coupe la parole plusieurs fois. J’ai 2 possibilités : ou bien je suis sensible à ce que je vis (non-respect, non-importance, castration, envahissement…) et je lui demande clairement « peux-tu me laisser finir ma phrase s’il te plaît ? » (il risque de s’excuser d’ailleurs); ou bien je ferme la porte à mes émotions, je bois quelques gorgées de champagne et je me ferme à lui, à moi et à ce dont je pourrai profiter dans l’ici maintenant (je risque alors de regretter ma soirée et de la trouver plate).
Dans la première situation je suis sensible à mes émotions, à mon vécu d’enfant (j’ai souvent vécu cette situation), et je me responsabilise en faisant une demande claire et sentie (c’est à dire je suis fidèle à moi, je « porte » ma demande). J’expérimente autre chose et je transforme ma blessure en amour de moi, parce que je me suis donnée de l’importance sans prendre de pouvoir sur l’autre, juste dans l’accueil de ce que je suis et dans le respect de mon être.
Dans la seconde situation, je ne peux pas accéder à mes émotions, le plus plausible est que j’ai peur. J’ai peur de transformer, peur de déclencher sa colère, peur qu’il m’humilie devant le groupe, j’ai peur de souffrir. Je me ferme et j’oublie vite pour passer à autre chose. Sauf que je souffre toujours, je répète mon comportement insatisfaisant, je nourris ma colère et mon personnage du tout-va-bien.
La transformation de nos attitudes peut être très anxiogène. Mais une fois que nous avons expérimenté qu’il n’y a pas de danger réel dans nos comportements d’adultes responsables, nous gagnons la liberté d’être. Nous nous détachons de l’attente vis à vis de l’autre, nous choisissons la paix plutôt que le ressentiment. C’est absolument délicieux de vivre ça : c’est une légereté, un baume au coeur, et une fierté d’avoir contribué à notre mieux-être ! La confiance en nous augmente et le bonheur d’être soi 🙂
Je vous souhaite d’être attendri face à votre enfant intérieur, de lui donner quelques minutes régulièrement pendant le temps des fêtes, de l’accueillir en lui disant « OUI je comprends tellement que tu aies peur ! Tu as souffert dans cette relation parce que tu n’avais pas les outils pour communiquer ce que tu vivais. Mais aujourd’hui je suis là pour t’aider à dépasser tes peurs et te donner le droit d’exister pleinement. Je mérite d’être aimé pleinement pour ce que je suis. » Je vous garantis que vous serez boosté pour vos partys de Noël ! Vous serez l’adulte responsable et heureux que vous méritez d’être ! En plus de toucher à la joie de l’enfant en vous…
De tout coeur : Joyeuses fêtes !
Marie-Ange Galy, Thérapeute en relation d’aide MD
Merci Marie-Ange! Tellement nourrissant de te lire et surtout à l’approche des Fêtes où les rassemblements familiaux approchent! Je ne m’abandonnerai pas cette année! Joyeuses Fêtes à toi , ta famille et tes fidèles lecteurs.