voici un sujet difficile à écrire, à lire, à laisser résonner…
L’auto-sabotage c’est tout ce que nous ne laissons pas passer, consciemment ou inconsciemment, et qui pourtant nous ferait le plus grand bien. C’est même ce dont nous pourrions avoir le plus besoin.
Malheureusement, notre inconscient, souvent à cause d’expériences de vie difficile, nous empêche de laisser entrer des belles choses. C’est la tristesse qui monte pour moi. Et la colère aussi face à mon comportement : j’ai ce que j’attends autour de moi, mais je ne le prends pas : POURQUOI ???
Exemple vulnérable de ma vie : avec mon conjoint je réalise qu’il m’offre beaucoup d’amour, il pose des actions concrètes, me montrant ainsi qu’il m’aime : des fleurs, un massage, un resto, une invitation à dîner avec lui, un message dans la journée, une brassée de linge qu’il a mis à tourner… Pour moi ce sont des marques d’amour parce qu’il sait, je lui ai dit, que ça me fera plaisir. Sauf que moi, je ne reçois pas, je m’auto-sabote en me disant que c’est normal qu’il fasse ça, que je lui ai demandé, qu’il a tout intérêt à faire ça, etc… je juge son attitude au lieu de recevoir l’amour, l’attention, le geste… je nourris mon insatisfaction en faisant ça, je nourris ma colère et ma tristesse, mon isolement et j’entre dans la lutte de pouvoir avec lui.
Je prends le temps de regarder dans ma vie ce qui a pu générer ce comportement d’auto-sabotage. Là on touche à une partie trop vulnérable pour que je puisse vous l’écrire. Je vis de la honte d’en parler et j’ai le souci de me respecter. Ce que je sais, consciemment, c’est que pour moi l’amour est dangereux. Si j’aime je vais souffrir, et si je suis aimée, on va prendre du pouvoir sur moi. Donc je suis mieux de ne pas me laisser toucher par ça, ça ne m’apportera rien de bon. Toute mon enfance et mon adolescence j’avais cette croyance que l’amour fait souffrir. Je me suis auto-sabotée dans mon besoin d’aimer et d’être aimée; tout en me protégeant de la souffrance, que finalement je vivais quand même….
Aujourd’hui je n’ai plus besoin de me protéger. Je veux nourrir mon besoin d’aimer et d’être aimée. J’ai le goût de m’en occuper. Ça commence par prendre conscience de ce que j’ai vécu dans le passé : je me suis senti très isolée des autres, très seule et très peu aimable. Ensuite je suis allée valider ces émotions en thérapie : ça me permet de m’accueillir pleinement dans tout ce que je suis et dans ce que j’ai été. Je me fais valider ma réalité d’enfant. Je sors de là un peu plus moi-même. Ensuite, je m’observe; je prends conscience de ce que je vis en relation : « je me sens loin », « je me sens proche d’elle », « ça panique en dedans », « j’ai peur qu’il prenne du pouvoir sur moi », « je me suis vraiment sentie libre », « je me suis sabotée et je n’ai pas reçu ses attentions », « j’ai coupé au moment ou j’aurai pu recevoir son amour », « j’ai fui la relation parce que j’avais peur », « je me suis ennuyée ».
Je reste attentive à moi-même, à ce que je vis en relation.
Ça me permet de mieux me connaître, de me comprendre et de m’aimer dans cette prise de conscience : je veux dire par là, de me pardonner dans le fait que je me suis sabotée, dans le fait que je n’arrive pas à assouvir mon besoin d’être aimée parce que je me sabote. Au plus je suis sensible à moi, au plus je m’aime. Comme je suis.
Et là que faire ? Maintenant c’est en relation que ça se passe : lorsque je vis des moments avec mon entourage, c’est à moi de choisir consciemment de me laisser toucher par les attentions des autres, par leur amour, par leurs gestes. Quelques fois ça va prendre un peu de temps : je réalise après coup tout ce qu’on m’a dit. Si une amie me félicite pour mon travail, sur le coup je l’entends mais je passe à autre chose ou bien je banalise, « non c’est normal ». Et après, quand j’y repense, je reçois ses félicitations et ça me touche de laisser entrer tout ce qu’elle m’a dit. Alors là je peux lui dire que j’ai bien reçu ses félicitations, que ça me fait très plaisir, et que je suis heureuse de m’en nourrir. Je prends la temps de la remercier, c’est très important. Ça boucle la boucle de la relation. Je l’ai reçu et elle reçoit aussi de l’amour.
Pour reprendre l’exemple avec mon conjoint, je serai heureuse de profiter de ce qu’il m’offre, et lui sera heureux de voir que je reçois 🙂 Lui et moi nourrissons la relation que nous partageons.
Voilà pour une première exploration de ce sujet. Je vous souhaite, chaleureusement, de nourrir vos besoins dans les prochains jours. C’est un grand pas vers la liberté d’être que vous pourriez vous offrir !
Quel est mon besoin ? et Comment puis-je m’en occuper ?
Vive la liberté !
Marie-Ange Galy, Thérapeute en relation d’aide MD